Comprendre le système scolaire français
L’école en France, c’est une aventure qui commence tôt, dès l’âge de 3 ans, bien avant que les enfants ne sachent vraiment lire ou écrire. Si comprendre comment le système éducatif français forme les petits Gaulois en futurs scientifiques, philosophes ou artistes vous intéresse, voici un petit aperçu. Ce système repose sur trois grandes étapes : l’école élémentaire, le collège, et le lycée. L’école est obligatoire de 3 à 16 ans, et l’aventure peut se poursuivre vers l’enseignement supérieur.
Âge de l’élève | Cycle | Classe | Examen principal |
---|---|---|---|
3 à 5 ans | École maternelle | Petite, moyenne et grande section | Aucun (si ce n’est les tests de patience des enseignants) |
6 à 10 ans | École élémentaire | CP, CE1, CE2, CM1, CM2 | Aucun (mais de nombreuses évaluations) |
11 à 14 ans | Collège | 6ᵉ, 5ᵉ, 4ᵉ, 3ᵉ | Diplôme National du Brevet (DNB) |
15 à 18 ans | Lycée | 2nde, 1ère, Terminale | Baccalauréat |
18 ans et + | Enseignement supérieur | Université, BTS, BUT, Prépa | Examens de fin de cycle (Licence, BTS, concours) |
L’école obligatoire en France
L’obligation scolaire commence dès l’âge de 3 ans avec l’école maternelle. Depuis 2019, cette scolarisation précoce est une spécificité française, et près de 97 % des enfants de cette tranche d’âge sont inscrits à l’école maternelle. L’idée est simple : apprendre la vie en groupe, découvrir des activités et développer la curiosité.
Puis vient l’école élémentaire, dès l’âge de 6 ans, pour cinq années durant lesquelles les enfants maîtrisent les bases de l’apprentissage. Les élèves passent par des classes allant du CP au CM2. Ici, les fondamentaux sont au programme : lire, écrire, compter, mais aussi s’ouvrir à l’histoire-géographie, aux sciences et à une langue étrangère, généralement l’anglais. Les enseignants évaluent régulièrement les progrès des élèves, mais aucun examen formel n’est à passer à cette étape.
Le collège : apprendre la rigueur
À 11 ans, les élèves passent au collège, qui dure quatre ans. C’est une période charnière où ils découvrent de nouvelles disciplines , et surtout, un seul enseignant par matière. C’est ici qu’ils commencent à étudier la technologie et les sciences. Bien sûr, le français, les mathématiques et l’anglais continuent d’être renforcés. En fin de parcours, à l’issue de la 3e, les élèves passent leur premier examen national : le Diplôme National du Brevet (DNB).
Cet examen permet de valider les acquis du collège et, en 2024, environ 85 % des élèves ont décroché leur diplôme. Bien que le brevet ne soit pas obligatoire pour passer en lycée, il marque symboliquement la fin du collège et la première étape vers des choix d’orientation plus précis.
Lycée : la première orientation
À 15 ans, c’est l’entrée au lycée. Là, trois grands choix s’offrent aux élèves :
- Le lycée général, pour ceux qui souhaitent poursuivre des études longues.
- Le lycée technologique, qui prépare à des études dans des domaines techniques ou scientifiques.
- Le lycée professionnel, pour les élèves qui souhaitent se spécialiser rapidement et entrer dans le monde du travail.
Le lycée se termine avec le fameux baccalauréat, le diplôme clé du système scolaire français. En 2024, le taux de réussite au bac était de 91,4 %. Ce diplôme, souvent vu comme un rite de passage, est indispensable pour entrer dans l’enseignement supérieur, que ce soit à l’université, en classe préparatoire, ou dans d’autres formations professionnalisantes.
L’enseignement supérieur : la spécialisation
Une fois le bac en poche, les élèves français peuvent choisir parmi plusieurs voies pour leur enseignement supérieur :
- L’université : 62 % des bacheliers optent pour cette voie. Les universités françaises sont réputées pour offrir des frais d’inscription abordables : 170 € pour une licence, 243 € pour un master, et 380 € pour un doctorat. Cela permet un accès à l’éducation pour tous, sans plomber le budget familial.
- Les classes préparatoires (ou « prépas ») : Ces filières d’excellence sont exigeantes et sélectives, mais elles ouvrent les portes des prestigieuses grandes écoles. 8 % des élèves choisissent cette voie, et ce n’est pas une décision à prendre à la légère, tant l’investissement personnel est important.
- Le BTS (Brevet de Technicien Supérieur) : Formation professionnalisante de deux ans, le BTS est prisé par environ 30 % des bacheliers, en particulier ceux issus des lycées technologiques et professionnels. Il permet une entrée rapide sur le marché du travail, tout en offrant la possibilité de poursuivre les études.
- Le BUT (Bachelor Universitaire de Technologie) : Diplôme plus récent, en trois ans, qui remplace le DUT, il propose un bon équilibre entre théorie et pratique, et attire de plus en plus d’étudiants.
Public vs privé : quelles différences ?
Environ 85 % des élèves en France fréquentent l’école publique, financée par l’État, où l’enseignement est gratuit (hors petits frais d’inscription). Il existe aussi un système privé qui regroupe 15 % des élèves. La majorité des établissements privés sont sous contrat avec l’État, ce qui signifie qu’ils suivent les programmes officiels. Les frais dans les écoles privées sous contrat sont modérés, de quelques centaines à environ 1 500 € par an. En revanche, pour les écoles privées hors contrat, les frais peuvent s’envoler jusqu’à plusieurs milliers d’euros.
Modernisation du système éducatif
2013 – Loi de refondation de l’école (Peillon) :
Retour à la semaine de 4,5 jours pour les élèves du primaire. L’accent est mis sur la réduction des inégalités avec un renforcement de la maternelle et un apprentissage des langues vivantes dès le CP.
2016 – Réforme du collège (Vallaud-Belkacem) :
Introduction des enseignements pratiques interdisciplinaires (EPI), visant à croiser plusieurs matières pour des projets concrets. La deuxième langue vivante est désormais enseignée dès la 5e pour améliorer les compétences linguistiques des élèves.
2019 – Loi pour une école de la confiance (Blanquer) :
Scolarité obligatoire dès 3 ans, avec une attention particulière à l’évaluation en CP et CE1 pour mieux suivre les progrès des élèves. La loi vise à renforcer le lien entre les familles et l’école pour mieux accompagner les élèves en difficulté.
2021 – Réforme du baccalauréat (Blanquer) :
Fin des filières traditionnelles S, ES et L. Les élèves choisissent désormais des enseignements de spécialité en première et terminale. Le contrôle continu représente 40 % de la note finale du bac, permettant une évaluation plus régulière et flexible.
2023 – Plan numérique pour l’éducation :
Accélération du numérique à l’école avec un plan national visant à équiper plus de 30 % des établissements scolaires de tablettes et d’outils digitaux, pour préparer les élèves aux défis du monde numérique.