Décryptage de la réforme du Nutri‑Score

Le Nutri-Score est un système de notation nutritionnelle français, visant à aider les consommateurs à choisir des aliments plus sains. Avec des lettres de A à E et des couleurs associées, il simplifie l’information nutritionnelle. Après plusieurs années d’utilisation, sa réforme débute.
Comment ça fonctionne ?
Le Nutri-Score est un outil nutritionnel français crée en 2017. Son objectif principal est de permettre aux consommateurs de comparer rapidement la qualité nutritionnelle des aliments. Il s’agit d’un système volontaire, où les entreprises agroalimentaires peuvent apposer le logo sur leurs emballages. Le Nutri-Score a rapidement gagné en popularité, non seulement en France, mais aussi dans d’autres pays comme la Belgique, l’Allemagne, le Luxembourg, les Pays-Bas, l’Espagne et la Suisse. En France, environ 62 % des produits emballés portent ce logo. Son adoption est massive, même si son utilisation reste facultative.
Le fonctionnement du Nutri-Score repose sur un algorithme qui évalue la composition nutritionnelle des aliments pour 100 grammes ou 100 millilitres.
Il prend en compte les éléments considérés comme négatifs : les calories, les sucres simples, les acides gras saturés et le sel. À l’inverse, il valorise les éléments positifs comme les fibres, les protéines, les fruits, les légumes, les légumineuses et certaines huiles bénéfiques (olive ou colza). Le score final est traduit en une lettre de A à E, accompagnée d’une couleur : A (vert) pour les produits les plus sains, jusqu’à E (rouge) pour les moins recommandés. Ce système vise à encourager les consommateurs à privilégier les aliments avec de meilleures notes, tout en incitant les industriels à améliorer la composition de leurs produits.

Les nouveautés et le changement de classes
En mars 2025, un arrêté a été publié pour mettre à jour le Nutri-Score. Il vise à l’adapter aux évolutions de l’offre alimentaire, mais aussi à harmoniser ses standards avec ceux d’autres pays, comme la Belgique ou l’Espagne. L’objectif est de rendre le Nutri-Score encore plus précis et utile pour les consommateurs, tout en répondant aux critiques sur les anciennes versions. Les entreprises ont deux ans, jusqu’en mars 2027, pour adopter ces nouveaux calculs, et les produits mis à jour porteront une mention « Nouveau calcul » sur leur emballage.
Parmi les changements notables, les huiles pauvres en acides gras saturés, comme l’huile d’olive, de colza ou de noix, voient leur notation passer de C à B. Les poissons gras riches en oméga-3, tels que les sardines et le maquereau, bénéficient également d’une meilleure évaluation. En revanche, les boissons ont subi des ajustements plus stricts : l’eau est désormais la seule boisson à obtenir un A. Les boissons sucrées ou édulcorées sont déclassées, passant souvent de B ou C à E.

Un outil pas toujours parfait
Malgré ses avantages, le Nutri-Score n’est pas sans défauts. La principale critique concerne la discrimination de certains produits traditionnels et régionaux, notamment ceux bénéficiant de labels AOP ou IGP. Ces produits, souvent riches en graisses, sucres ou sel, obtiennent de mauvaises notes, même s’ils sont consommés avec modération. Un camembert AOP ou un pruneau d’Agen peut être noté E, au même titre qu’un soda. Une injustice pour des produits du terroir consommés depuis des siècles par les Français.

Enfin, le système de notation du Nutri-Score se base sur 100 grammes ou 100 millilitres et ne reflète pas toujours les quantités réelles consommées. Qui mange 100 grammes de mayonnaise ou de beurre d’un coup ? De plus, il ne prend pas en compte certains nutriments importants, comme les vitamines, les minéraux ou les bonnes graisses insaturées. Cela pénalise les aliments sains, comme les noix ou certains poissons. Mais malgré ces approximations, le Nutri-Score reste un bon indicateur pour aider à mieux manger.

