Expressions rétro, sourire assuré

Certaines expressions ont traversé les décennies sans prendre une ride. Un peu poussiéreuses parfois, mais toujours savoureuses. En matière de langage, le vintage ne se démode jamais.
Avoir la gueule de bois

Dire “J’ai la gueule de bois”, c’est avouer qu’on a un peu trop fêté la veille. La “gueule” (façon familière de dire la bouche) est sèche comme du bois et la tête tourne comme un manège. En clair, on a trop levé le coude, et le réveil pique.
‘J’ai la gueule de bois ce matin, j’aurais dû m’arrêter au troisième verre.‘
Faire la grasse matinée

Un plaisir simple mais sacré : rester au lit sans aucune culpabilité. “Grasse” évoque le confort, la paresse assumée, le luxe du rien-faire. Surtout le dimanche, évidemment.
‘Le dimanche, je fais la grasse matinée jusqu’à midi sans aucun remords.‘
Raconter des salades

Accuser quelqu’un de “raconter des salades”, c’est dire qu’il brode un peu trop. L’image du saladier est parfaite : tout se mélange, et ça n’a plus trop de sens. On écoute, on sourit, mais on n’en croit pas un mot.
‘Il jure avoir sauvé trois chatons en un jour, mais il raconte sûrement des salades!‘
Tomber des nues

C’est quand une nouvelle vous tombe dessus sans prévenir. On plane, tranquille, et d’un coup, on retombe brutalement sur terre.
‘En apprenant son départ du jour au lendemain, je suis tombé des nues!‘
Avoir le cul bordé de nouilles

Un peu cru, mais tellement expressif : c’est être incroyablement chanceux. L’expression sent la jalousie amusée et le bon vieux franc-parler.
‘Il a été embauché direct et en plus il a reçu une prime : il a le cul bordé de nouilles!‘
En avoir ras le bol

C’est quand la coupe est pleine, ou plutôt le bol. On n’en peut plus, on frôle l’explosion. L’expression parfaite pour dire stop.
‘J’en ai ras le bol de tout faire à la maison sans aide!‘
Être dans le pâté

Quand on est dans le pâté, c’est qu’on a du mal à émerger. La tête embrumée, les yeux collés, le cerveau au ralenti. Bref, pas le moment de parler d’impôts.
‘Je n’ai dormi que trois heures cette nuit, je suis dans le pâté ce matin.‘
Avoir la moutarde qui monte au nez

L’image est parfaite : la moutarde pique, ça chauffe, et la colère monte. On sent qu’on va exploser si ça continue.
‘Quand il se moque de mes erreurs, j’ai la moutarde qui me monte au nez.‘
Pédaler dans le semoule

C’est s’agiter pour rien, faire du surplace. On rame, on s’épuise, et le résultat ne bouge pas d’un iota.
‘Je tente de comprendre ce devoir de maths, mais je pédale dans la semoule.‘
Se mettre le doigt dans l’oeil

Autrement dit, se tromper complètement. On croit viser juste, mais on se fait mal tout seul. Expression moqueuse, idéale pour remettre quelqu’un à sa place.
‘S’il croit que je vais accepter ses excuses sans broncher, il se met le doigt dans l’œil.‘

