Expressions rétro, sourire assuré

Découvrons dix expressions un peu « rétro » que les Français utilisent encore, malgré leur âge vénérable. Certaines sentent la vieille casserole, d’autres prêtent à sourire… ou pas. Toutes, cependant, apportent une bonne dose de curiosité et d’humour, parfaites pour enrichir votre vocabulaire !
Avoir la gueule de bois
Dire “J’ai la gueule de bois” revient à annoncer qu’on a abusé d’alcool lors de la soirée. La “gueule” (bouche, façon familière) est sèche comme du bois, et la tête pèse une tonne. En clair, la fête était bien trop festive, et on le paye cash au réveil.
‘J’ai la gueule de bois ce matin, j’aurais dû m’arrêter au troisième verre.‘

Ce n’est peut-être pas élégant, mais c’est sacrément efficace pour exprimer que la journée commence… difficilement!
Faire la grasse matinée
Cette expression parle d’un plaisir simple mais terriblement jouissif : rester au lit tard, sans se sentir coupable. “Grasse” insiste sur l’idée d’abondance et de confort. C’est un petit luxe que les Français adorent s’offrir, surtout le week-end.
‘Le dimanche, je fais la grasse matinée jusqu’à midi sans aucun remords.‘

Évidemment, si quelqu’un vient frapper à la porte trop tôt, vous aurez vite fait de râler et de replonger aussitôt sous la couette.
Raconter des salades
Accuser quelqu’un de “raconter des salades”, c’est lui dire qu’il invente ou exagère un peu trop. On associe l’image d’un saladier où tout se mélange joyeusement, sans cohérence. Du coup, on écoute poliment, mais on sait qu’il y a du baratin dans l’air.
‘Il jure avoir sauvé trois chatons en un jour, mais il raconte sûrement des salades!‘

On peut s’en servir pour taquiner un ami qui brode un peu trop ses histoires.
Tomber des nues
C’est dire qu’on tombe de haut, comme si on était tranquillou sur un nuage et que boum, on atterrit en pleine réalité. On l’utilise quand on reçoit une nouvelle à laquelle on ne s’attendait pas du tout.
‘En apprenant son départ du jour au lendemain, je suis tombé des nues!‘

Ça décrit ce moment de sidération où on se fige, la bouche ouverte, le regard perdu. Une belle façon de dire “je ne m’y attendais pas, je suis choqué”.
Avoir le cul bordé de nouilles
Expression directe, un poil grossière, mais très imagée : on parle d’une personne incroyablement chanceuse. On l’emploie souvent sur un ton amusé, voire un peu jaloux.
‘Il a été embauché direct et en plus il a reçu une prime : il a le cul bordé de nouilles!‘

Ne vous étonnez pas si un Français rigole en entendant ça : l’image est volontairement ridicule. La chance insolente a souvent de quoi susciter l’admiration (ou l’agacement) de ceux qui galèrent…
En avoir ras le bol
On l’utilise pour dire qu’on est à deux doigts de craquer. Le “bol” est plein, impossible d’en rajouter une goutte. Cette expression exprime le ras-le-bol général, l’exaspération, bref, la saturation complète.
‘J’en ai ras le bol de tout faire à la maison sans aide!‘

C’est familier, direct, et ça dit clairement ce qu’on ressent: stop, c’est bon, j’ai atteint mes limites. Vous l’entendrez souvent dans les disputes.
Être dans le pâté
Quand on est “dans le pâté”, on est vaseux, fatigué, pas trop opérationnel. Imaginez un réveil difficile ou une nuit sans sommeil : la tête est embrouillée, on avance au radar, et il nous faut trois cafés pour aligner deux idées cohérentes.
‘Je n’ai dormi que trois heures cette nuit, je suis dans le pâté ce matin.‘

C’est une version culinaire et sympa pour dire “je ne suis pas très frais, laissez-moi tranquille”.
Avoir la moutarde qui monte au nez
La moutarde qui monte au nez évoque la colère qui grimpe d’un coup, comme quand on goûte une moutarde trop forte et qu’on ressent un picotement. On comprend alors qu’on est sur le point d’exploser, ou qu’on en a marre.
‘Quand il se moque de mes erreurs, j’ai la moutarde qui me monte au nez.‘

C’est un avertissement à ne pas prendre à la légère. Bref, mieux vaut changer de ton avant que ça explose…
Pédaler dans le semoule
C’est se démener pour rien, avancer au ralenti. Imaginez-vous pédaler sur un vélo, sauf que les roues n’avancent pas. Vous transpirez, mais vous n’allez nulle part. Voilà la belle image de la galère.
‘Je tente de comprendre ce devoir de maths, mais je pédale dans la semoule.‘

Ce n’est jamais agréable, mais au moins, la formule prête à sourire. On l’utilise aussi pour décrire un projet en stand-by, une situation pro qui stagne, etc.
Se mettre le doigt dans l’oeil
Ici, on parle de se planter royalement, de se tromper complètement, ou de surestimer ses chances. Mettre son doigt dans l’œil, c’est rater la cible et se faire mal tout seul.
‘S’il croit que je vais accepter ses excuses sans broncher, il se met le doigt dans l’œil.‘

Parfois, on rajoute “jusqu’au coude!” pour insister sur la bourde monumentale. C’est une façon rigolote de dire “Tu rêves, mon pauvre!” ou “Tu fais une grosse erreur.” Un brin moqueur, mais on est en France, pays de la pique et du bon mot.
