La bise : Le casse-tête à la française

Illustration du président Chirac faisant la bise

La bise, ce rituel français qui intrigue, charme et parfois terrifie les étrangers depuis des décennies. Le salut français par excellence, la bise, n’est pas seulement une norme, mais un véritable emblème. Qui la pratique ? Pourquoi ? Et combien de fois doit-on la faire ? Mystère et boule de gomme…

Les origines : un baiser qui nous vient du passé

La coutume de s’embrasser pour se saluer remonte à l’Antiquité. Les Romains anciens pratiquaient « l’osculum », une forme de baiser sur la joue pour signifier l’amitié et le respect. Les Français, toujours amateurs de raffinement, ont élevé ce simple geste au rang d’art de vivre. Au Moyen Âge, les baisers étaient couramment échangés entre membres de la noblesse pour montrer leur courtoisie et leur statut social. Cette pratique s’est progressivement démocratisée, devenant une marque de familiarité et de convivialité.

Ok, mais pourquoi la bise ?

En France, la bise est bien plus qu’un simple geste. Elle symbolise la proximité, la chaleur humaine et la convivialité. Faire la bise, c’est dire « je te reconnais, tu fais partie de mon clan ». Elle est pratiquée entre amis, membres de la famille, et même parfois entre collègues. Ce geste est perçu comme un signe de respect et d’amitié, et il est rare de voir des Français se saluer autrement dans un cadre informel. Mais attention, tous les Français ne font pas la bise ! Dans les milieux professionnels formels, une poignée de main reste la norme. De plus, les hommes entre eux peuvent opter pour une accolade ou une poignée de main, surtout s’ils ne sont pas particulièrement proches.

Deux marmottes se font un bisous !
Ces adorables chiens de prairie ont compris le pourquoi de la bise à la française, et vous ?

Très bien, mais j’en fais combien?

La question à un million d’euros Jean-Pierre : combien de bises ? La réponse dépend principalement de la région. À Paris, deux bises sont la norme. Dans le sud, notamment en Provence, il n’est pas rare de faire trois, voire quatre bises. À Nantes et dans certaines parties de la Bretagne, une seule bise suffit. Et dans quelques rares régions, comme en Corse, on peut aller jusqu’à cinq bises ! Le site Combien de bises ? répertorie les différentes pratiques régionales et peut vous éviter bien des embarras lors de vos déplacements. Sinon le meilleur moyen de savoir reste l’expérimentation en direct !

La bise vue de l’étranger

Pour les étrangers, la bise est souvent un mystère. Les Anglo-Saxons, par exemple, peuvent trouver ce geste intrusif et déroutant. Les Japonais, habitués à des salutations plus réservées comme l’inclinaison de la tête, peuvent également être surpris par cette proximité physique. La majorité des étrangers s’adaptent rapidement et apprécient ce signe de bienvenue et de familiarité. Les Américains, en particulier, commencent à adopter la bise dans certains cercles sociaux influencés par la culture européenne. Il n’est pas rare de voir des expatriés s’approprier la bise et l’emporter dans leurs valises à leur retour.

Coronavirus, connard de virus

La pandémie de COVID-19 a bouleversé cette tradition. Les recommandations sanitaires ont poussé les Français à suspendre la pratique de la bise pour freiner la propagation du virus. Des alternatives comme le « check » avec le coude ou la main sur le cœur ont été adoptées temporairement. Mais, la bise fait progressivement son retour, preuve que cette coutume est profondément ancrée dans nos mœurs. Le retour de la bise post-pandémie montre la résilience de nos traditions et notre volonté de rester humain.

Deux golems en pleine crise d'hypocrisie normative
Deux golems en pleine crise d’hypocrisie normative

Les loupés et ratés en tous genres

Faire la bise peut parfois mener à des situations cocasses. Par exemple, vous pensez qu’il faut faire la bise et la personne recule brusquement, préférant une poignée de main. Ou, inversement, vous tendez la main pour une poignée de main formelle et la personne s’exclame : « Hé, on se fait la bise ! ». La poignée de main se transforme alors maladroitement en bise. Ces moments de flottement peuvent être gênants mais ils sont aussi révélateurs de notre adaptabilité. Ils montrent que même dans les pratiques les plus codifiées, il y a de la place pour l’imprévu et l’ajustement. Ces petites maladresses sont autant de preuves que la bise, malgré sa formalité apparente, reste un geste profondément naturel, plein de spontanéité et de bonne volonté.

Deux loups se témoignent leur affection
Rapidement et avec un peu d’expérience, vous éviterez ce genre de situation !

La bise forcée

La bise n’est parfois qu’un outil de sociabilisation, un peu comme une action standardisée. On n’a pas toujours envie de la faire, surtout lorsqu’il faut saluer des personnes que l’on n’apprécie pas particulièrement (ou qui ont oublié de prendre leur douche le matin). La bise peut se transformer en une formalité vide de sens, où l’intention n’est pas forcément louable. Pire encore, la bise peut se transformer en sombre présage. Un peu comme dans le film « Le Parrain », où le baiser de la mort vous enverra bientôt six pieds sous terre.

Baiser de la mort dans le film Le Parrain II
Baiser de la mort dans le film Le Parrain II

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