La tour de Bourdais : La rivale de la tour Eiffel

La colonne soleil de Bourdais

Au XIXe siècle, l’Exposition Universelle de 1889 devait marquer le centenaire de la Révolution française avec un monument grandiose à Paris. Avant que la Tour Eiffel ne devienne l’emblème mondialement reconnu de Paris, un autre projet, la Tour de Bourdais, était en compétition contre la dame de fer.

Deux pensées distinctes : Eiffel vs Bourdais

Gustave Eiffel, ingénieur, prônait l’utilisation du métal et des avancées technologiques pour créer des structures novatrices et fonctionnelles. Sa tour, en fer, devait symboliser le progrès industriel et la modernité. Eiffel voyait dans le métal un matériau révolutionnaire capable de réaliser des structures audacieuses et aériennes, comme en témoigne la célèbre Tour Eiffel, une prouesse d’ingénierie de 300 mètres de hauteur.

En revanche, Jules Bourdais, architecte de formation, envisageait un monument inspiré par l’esthétique et la tradition classique. Son projet de « Colonne-Soleil » était une tour en granit de 350 mètres, surmontée d’un phare électrique. Bourdais s’inscrivait dans une tradition plus artistique, voire hellénique, en privilégiant la pierre et les formes classiques. Il voyait son monument non seulement comme une prouesse technique mais aussi comme une œuvre d’art intégrée au paysage urbain de Paris​.

L’opéra de Jules Bourdais

Jules Bourdais n’était pas seulement un architecte ambitieux avec ses projets de tours. Il avait également conçu des bâtiments célèbres, dont le Palais du Trocadéro pour l’Exposition Universelle de 1878. Ce palais combinait des éléments mauresques et byzantins, créant un espace destiné aux spectacles et aux expositions. Il abritait un grand auditorium et des salles d’exposition jusqu’à sa démolition en 1937 pour faire place au Palais de Chaillot.

Une ambition démesurée

Le projet de Jules Bourdais consistait en une tour massive, principalement construite en maçonnerie, entourée de galeries et de colonnes en fonte. Cette « Colonne-Soleil » devait être un phare monumental, éclairant Paris et ses environs grâce à un système d’éclairage électrique innovant pour l’époque. La base triangulaire de la tour, plus haute que les tours de Notre-Dame, devait accueillir un musée de l’électricité, et le sommet devait être couronné par une statue ailée représentant le génie de la Science​.

Malheureusement, le projet de Bourdais présentait trop de contraintes. Le poids énorme de la structure en pierre nécessitait des fondations gigantesques et coûteuses. De plus, son instabilité et les coûts associés à sa construction ont finalement joué en faveur de la dame de fer. Bourdais et son romantisme seront les perdants magnifiques, tandis qu’Eiffel et sa tour resteront dans la légende.

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