Savoir quand dire « Tu » ou « Vous » en France
En France, la langue est remplie de subtilités, et l’une des plus intéressantes pour les étrangers est sans doute la distinction entre le « tu » et le « vous ». Alors que dans certaines langues, cette nuance n’existe pas, en français, elle est essentielle. Mais quand faut-il utiliser le tutoiement ou le vouvoiement ? C’est ce que nous allons voir !
Une spécificité française
Le français est l’une des rares langues où cette différence est aussi marquée. Mais pourquoi cette distinction ? Le vouvoiement est souvent perçu comme une marque de respect, de distance ou de formalité, tandis que le tutoiement reflète une certaine proximité ou familiarité. En pratique, cela signifie que vous ne vous adressez pas de la même façon à votre boulanger qu’à votre meilleur ami, à moins que votre boulanger ne soit aussi votre meilleur ami !
Le vouvoiement : quand, comment, et pourquoi ?
Le vouvoiement s’utilise dans de nombreuses situations en France. Pour vous donner un petit coup de pouce, voici quelques exemples où le « vous » est préféré :
- Lorsqu’on s’adresse à une personne plus âgée que soi : « Bonjour, Monsieur, comment allez-vous aujourd’hui ? »
- Dans un cadre professionnel, en particulier quand on s’adresse à ses supérieurs ou à des collègues que l’on ne connaît pas bien : « Monsieur Dupont, pourriez-vous m’envoyer ce rapport ? »
- Quand on rencontre quelqu’un pour la première fois, surtout dans un contexte formel : « Enchanté, Monsieur Martin, j’espère que nous travaillerons bien ensemble. »
Le « vous » est ici une marque de respect. Il place une certaine distance sociale entre les interlocuteurs, une sorte de politesse formelle. D’ailleurs, même entre personnes qui se tutoient, le passage au vouvoiement peut être utilisé pour créer un effet humoristique ou ironique dans une conversation informelle. Exemple : « Ah, c’est comme ça ? Eh bien, Monsieur, je vous en prie !»
Le tutoiement : la voie de la familiarité
Le « tu », quant à lui, est beaucoup plus détendu. Il s’utilise en général dans les contextes suivants :
- Entre amis ou membres de la famille : « Salut, tu vas bien ? »
- Avec des collègues proches ou dans un environnement de travail moins formel : « Hé, tu peux m’aider avec ce dossier ? »
- Lorsqu’on s’adresse à des enfants : « Tu as fait tes devoirs ? »
- Dans certaines interactions, comme avec des caissiers ou des serveurs, si l’atmosphère est détendue : « Merci, tu passes une bonne journée ? »
Il est bon de noter que, dans des contextes comme les réseaux sociaux ou certains milieux professionnels informels, le tutoiement est devenu la norme. Si vous travaillez dans une startup à Paris, ne soyez pas surpris d’entendre tout le monde se tutoyer dès le premier jour.
Mise en situation
Imaginez : vous venez de rencontrer une collègue pour la première fois lors d’un déjeuner professionnel. Vous avez bien discuté et vous commencez à vous sentir à l’aise. Mais à la fin du repas, elle vous dit :
« Tu peux m’envoyer les documents cet après-midi, s’il te plaît ? »
Problème ! Vous ne savez pas si vous pouvez répondre en la tutoyant aussi. Que faire ?
Situation 1 : S’adapter à son environnement
Un bon conseil est de commencer par vouvoyer une personne jusqu’à ce que celle-ci vous invite à la tutoyer. Exemple :
Vous : « Bien sûr, je vous les envoie tout à l’heure. »
Elle : « Tu sais, on peut se tutoyer, ça sera plus simple ! »
Là, c’est facile, vous pouvez passer au tutoiement sans risque de paraître impoli. Dites-vous que le tutoiement n’est jamais une obligation immédiate.
Situation 2 : La demande explicite
Parfois, vous êtes dans une situation où vous ne savez pas trop quoi faire. Le mieux, c’est de demander simplement. Cela peut paraître un peu direct, mais en France, ça se fait très souvent. Exemple :
Vous : « On peut se tutoyer ? »
C’est une question qui montre que vous êtes prêt à vous adapter et que vous respectez la personne. Si elle est d’accord, pas de problème. Si elle préfère rester dans le vouvoiement, elle vous le dira. C’est du gagnant-gagnant.
Exercices pratiques : à vous de jouer !
Imaginez-vous dans ces situations et décidez si vous utiliseriez le tutoiement ou le vouvoiement. Vous trouverez les réponses à la fin !
- Vous arrivez à un entretien d’embauche. Le recruteur vous accueille chaleureusement : « Bonjour, je m’appelle Paul. Installez-vous, on va commencer. » Vous dites :
a) « Merci poulet, mets moi une bière ! »
b) « Merci, enchanté de faire votre connaissance. » - Vous êtes invité chez des amis français pour la première fois. Vous rencontrez leurs parents. Ils vous demandent si vous avez fait bon voyage :
a) « Oui, j’ai fait un très bon voyage, je vous remercie ! »
b) « Oui, j’ai fait un très bon voyage, tu sais, la route est magnifique. » - Vous travaillez avec une nouvelle équipe dans une petite entreprise. Au bout de quelques semaines, un collègue vous dit : « Tu travailles vraiment bien. » Vous répondez :
a) « Merci beaucoup, toi aussi tu fais du bon travail. »
b) « Merci beaucoup, vous faites également du bon travail. »
Les erreurs à éviter
Une erreur fréquente chez les étrangers est de passer trop rapidement au tutoiement ou, à l’inverse, de rester coincé dans un vouvoiement rigide alors que tout le monde se tutoie autour d’eux. Imaginez la scène : vous êtes dans une soirée entre amis et, après quelques verres, vous vous adressez à l’hôte en le vouvoyant toujours. Vous ne sentez pas comme un décalage ?
Au contraire, vouvoyer un enfant de cinq ans, ou tutoyer le président de la République lors d’une rencontre officielle, sont aussi des erreurs à éviter. La clé est de s’adapter au contexte.
Astuce : Si vous entendez la phrase « On peut se tutoyer ? », c’est généralement une bonne nouvelle. Cela signifie que la relation devient plus détendue !
Et voilà, vous avez maintenant toutes les clés pour savoir quand utiliser le « tu » ou le « vous » en France. Alors, prêt à vous lancer ?
